Pornic et les emprunts toxiques

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Le journal Libération a ainsi rendu public, hier, une liste de 5000 villes et établissements publics victimes de ce type de crédit de la part de la banque Dexia, la banque des collectivités ( !) . C’est ainsi que la commune de Pornic se retrouve avec deux emprunts dont les taux risquent de grever le budget communal.

Emprunt Tofixms +
Date de début 29/06/2007
Date de fin : 07/01/2022
Montant 3030000 euros
Surcout 293000 euros
Ratio surcout/montant 6,7 %
Banque de contrepartie Goldman Sachs

Emprunt Euribor B-D
Date de début : 05/01/2006
Date defin : 02/02/2018
Montant : 254000 euros
Surcout 13000 euros
Ratio 5,12%
Banque de contrepartie Dexia Bank Belgium

C’est quand même un surcout de 306000 euros pour la commune qui devra s’ajouter dans les prévisions budgétaires 2012 à la baisse de du prélèvement sur les jeux du Casino .

Pour faire face a cette situation et soustraire les collectivités territoriales à la pression des marchés financiers, l’Association des maires de France, l’Assemblée des départements de France et l’Association de régions de France , ont rendu public, mardi la création d’une Agence de financement des investissements locaux .Les crédits deviennent rares et chers et cette attitude des banques est en passe de devenir la norme des rapports entre elles et les collectivités territoriales .C’est grave. Quand les collectivités territoriales, villes, départements ou régions empruntent, ce n’est pas pour abonder leur budget de fonctionnement, mais uniquement pour investir. Construire des écoles, des gymnases, des logements, des crèches, des lieux culturels, entretenir la voirie, développer les transports … Au total, cela représente plus de 71 % de tous les investissements publics dans notre pays et des millions d’emplois .

Cet outil, pourrait, via le vote d’un amendement dans la loi de finances 2012, voir le jour en 2013. Peut-il être pour les collectivités un moyen de se soustraire à la pression des marchés financiers ? La volonté des associations va dans ce sens. Mais la réalité risque d’être autre, quand l’agence entend s’adresser aux investisseurs privés comme, par exemple, les fonds de pension ou autres, dont chacun connait les exigences de rentabilité immédiate qui n’ont que peut à voir avec les investissements à long terme .

Aussi comme le prévoit Le Front de Gauche, ne faudrait-t-il pas plutôt créer un pole public pour l’investissement et l’emploi ?

Plutôt que de mobiliser exceptionnellement la Caisse des Dépôts et consignations, comme ce fut le cas lors de la crise financière de 2008 pour renflouer la banque des collectivités locales Dexia, pourquoi ne pas créer avec la CDC, la Caisse d’Epargne, la Banque postale et d’autres banques un pole public financier qui en lien avec un rôle nouveau de la Banque centrale européenne, mobiliserait l’argent au service de l’investissement et de l’emploi ?

Jean-Claude Moullec